Cheffe de projet biodiversité, chef de projet biodiversité

Synonyme(s) : chargé/e d'études écologues, chargé/e de mission biodiversité, chef/fe de projet écologie et biodiversité, chef/fe de projet écologue, ingénieur/e écologue

Le chef de projet biodiversité cherche à minimiser l'impact négatif de l'activité humaine sur le milieu naturel lors d'un projet d'aménagement. Il veille à préserver la faune et la flore, et à compenser ce qui est détruit.

Découvrir ce métier en 2 minutes :

Le chef de projet biodiversité cherche à minimiser l'impact négatif de l'activité humaine sur le milieu naturel lors d'un projet d'aménagement (construction d'une autoroute, d'un complexe immobilier, etc.). Il fait d'abord un diagnostic écologique du site. Sous sa direction, plusieurs spécialistes (botanistes, entomologistes, ornithologues...) réalisent des études sur les espèces végétales ou animales présentes. Il synthétise ensuite leurs travaux dans une étude d'impact. Il met alors en place des actions pour préserver l'environnement : faire une fauche à telle date de l'année pour maintenir un papillon, conserver des buissons parce qu'un oiseau y habite, ou concevoir des talus routiers pour permettre aux animaux de passer, et des mesures compensatoires : lorsqu'une prairie disparaît, il la reconstitue ailleurs.

Souvent sur le terrain, il peut exercer en bureau d'études ou en société de conseil, mais aussi dans l'industrie ou encore dans la fonction publique.

Durée des études

Après le bac

Certains postes sont accessibles avec un bac + 2 (BTS métiers des services à l'environnement, bioanalyses et contrôles, ou métiers de la chimie) ou avec un bac + 3 (BUT en chimie, génie biologique ou mesures physiques ; licence professionnelle en gestion des risques industriels et technologiques). Mais la plupart des chefs de projet biodiversité sont titulaires d'un bac + 5 (diplôme d'ingénieur agronome ou master en biodiversité, écologie et évolution, sciences de l'univers, environnement, écologie).

Compétences

Des connaissances multiples

Le chef de projet biodiversité dispose d'une expertise dans le domaine de l'écologie, de la botanique et de la faune. Une double compétence en droit, géographie ou économie lui est utile. Il connaît les réglementations environnementales, pratique l'anglais scientifique, et sait utiliser des outils informatiques et cartographiques spécifiques (MapInfo). Autonome, organisé et rigoureux, il sait aussi rédiger des rapports d'analyse.

Une aptitude à la concertation

Il sait piloter un projet et animer des réunions de concertation ou des réunions publiques. Lorsqu'il définit des orientations pour préserver au mieux la richesse naturelle d'un site, il collabore avec les futurs gestionnaires du lieu. Il est donc amené à rencontrer des publics très divers : élus, responsables d'associations, fonctionnaires de services de l'État... et doit adapter son discours à chacun d'entre eux.

Une passion pour la nature

On ne choisit pas ce métier par hasard. Le chef de projet biodiversité est souvent un passionné de la nature, qui a acquis une véritable culture de naturaliste tout au long de ses années de formation (dans le cadre d'associations, notamment). Il possède une grande force de conviction.

Condition de travail

De nombreux déplacements

Le chef de projet biodiversité effectue de nombreux déplacements : il partage son temps entre le bureau et le terrain. Il se déplace pour animer des réunions avec ses partenaires ou au sein de l'entreprise cliente qui a sollicité ses conseils. Il rencontre aussi des élus locaux, des associations, des décideurs institutionnels... Il se rend aussi sur les sites d'aménagement, où se concrétisent ses projets d'action de préservation.

Cependant, il exerce aussi un travail de bureau, devant son ordinateur. Il utilise des logiciels spécialisés pendant la phase d'analyse de l'étude d'impact et rédige de nombreux rapports, avant d'établir un plan de gestion du milieu naturel.

À la tête d'une équipe

Le chef de projet biodiversité ne travaille pas seul. Il est avant tout un coordinateur. Il doit organiser le fonctionnement d'une équipe souvent pluridisciplinaire. À lui de coordonner le suivi environnemental des travaux le plus efficacement possible. Il en réfère ensuite au client pour débattre des mesures à prendre.

Nature du travail

Encadrer les études de terrain

Chaque année, des dizaines de milliers d'hectares naturels disparaissent. Or la préservation de la diversité du vivant est devenue un enjeu. La première mission du chef de projet biodiversité consiste donc à effectuer et superviser un diagnostic écologique du site en voie d'aménagement (futures autoroutes, zone industrielle, projet immobilier, etc.). De nombreux spécialistes (botaniste, entomologiste, ornithologiste...) réalisent des études sur les différentes espèces végétales ou animales présentes sur site. Ils font des relevés, établissent des inventaires et fournissent des données cartographiques que le chef de projet biodiversité synthétise.

Protéger et/ou recréer des écosystèmes

Il propose ensuite des solutions pour réduire les impacts environnementaux du projet. Il identifie les actions à mener : faire une fauche à telle période de l'année pour protéger un papillon, conserver des buissons parce qu'un oiseau y habite, protéger une zone de l'accès au public pour empêcher son piétinement... Il peut modifier le tracé d'une bretelle d'autoroute, concevoir des talus routiers qui permettent aux animaux de traverser... Enfin, il met en place des mesures compensatoires : lorsqu'une prairie disparaît, il reconstitue le même écosystème ailleurs.

Accès au métier

Il existe de nombreux masters dans le domaine de la biodiversité. Il y a aussi des places à prendre pour les bac +2/3 (BTS métiers des services à l'environnement ; bioanalyses et contrôles ; métiers de la chimie ; BUT en chimie, génie biologique ou mesures physiques ; licences professionnelles orientées en biodiversité, gestion des risques industriels et technologiques, etc. ).

Niveau bac + 5

Masters biodiversité, écologie et évolution ; risques et environnement ; gestion de l'environnement ; agrosciences, environnement, territoires, paysage, forêt

Diplôme de certaines grandes écoles (École normale supérieure, Ephe, Agrocampus Ouest...)

Diplôme d'ingénieur agronome avec une spécialisation en environnement

Vie professionnelle

Salaire

Salaire du débutant

De 2500 à 2900 euros brut par mois.

Varie en fonction du lieu d'exercice. Les rémunérations dans les entreprises du privé sont supérieures à celles du secteur public. En revanche, le salaire associatif (privé) est inférieur à celui d'un ministère (public).

Intégrer le marché du travail

Des employeurs divers

Le chef de projet biodiversité travaille principalement dans le privé, en cabinet d'ingénierie ou dans un bureau d'études spécialisé en environnement. Mais il peut aussi travailler dans l'industrie (carrières, centres d'enfouissement techniques, sociétés autoroutières, entreprises du BTP...) ou dans le secteur public : parcs naturels, collectivités territoriales, organismes de recherche, ministères (Développement durable, Agriculture), services de l'État (directions régionales de l'environnement, de l'aménagement et du logement...), établissements publics (ONF-Office national des forêts...). De plus, la réglementation européenne s'est durcie en matière de protection de la nature ; par conséquent, de plus en plus d'entreprises emploient un spécialiste biodiversité.

Une évolution vers la direction

Les chefs de projet jeunes diplômés sont rares. On commence souvent comme chargé d'études, puis on devient chargé de mission avant d'être promu chef de projet. Avec l'expérience, l'ingénieur écologue peut briguer des postes de directeur de bureau d'études, de responsable de service au sein d'un organisme public ou d'un grand groupe, ou encore devenir expert indépendant.

Ressources

Source : ONISEP