Ingénieure hydroécologue, ingénieur hydroécologue
Synonyme(s) : hydroécologue
L'ingénieur hydroécologue utilise des plantes aquatiques (comme des roseaux, des nénuphars...) pour nettoyer naturellement les eaux usées ou polluées. Il crée des systèmes de traitement des eaux 100 % écologiques !
Découvrir ce métier en 2 minutes :
L'ingénieur hydro-écologue utilise les capacités naturelles des plantes pour dépolluer l'eau. Résidus de pesticides, d'hydrocarbures, de métaux lourds : les eaux usées domestiques et urbaines doivent être purifiées pour être assainies ou devenir potables. Or, certains végétaux (roseaux, nénuphars) ont une capacité d'oxygénation et de filtration des polluants. C'est là qu'intervient l'ingénieur hydro-écologue. Il élabore des « phytostations » d'épuration naturelle adaptées au terrain et suit leur évolution. C'est plus écolo que les produits chimiques ! Un métier encore rare mais promis à un bel avenir.
Durée des études
Après le bac
5 ans pour obtenir un diplôme d'ingénieur ou un master du domaine des sciences de l'eau.
Compétences
Avoir la main verte
Toutes les eaux issues d'une chaîne de production ou d'un type d'exploitation présentent des caractéristiques physico-chimiques qui leur sont propres. L'ingénieur hydroécologue a des connaissances scientifiques en hydrologie, en écologie et en biologie qui lui permettent de choisir ses " outils de travail " : l'iris d'eau ou le nénuphar, qui se nourrissent d'éléments différents, ou encore la menthe aquatique pour détruire certains microbes.
Suivre la réglementation
Agissant directement sur le milieu, l'ingénieur hydroécologue doit aussi bien connaître la réglementation sur l'eau et l'environnement, sur laquelle il se documente régulièrement. Il sait aussi rédiger : des rapports comme des offres commerciales.
Aimer le contact
S'il travaille seul, la négociation ne lui fait pas peur : il est capable de défendre des contrats lorsqu'il est chargé de commercialiser ses solutions. Dans tous les cas, il doit disposer de bonnes aptitudes relationnelles car il est amené à avoir des contacts directs avec le client, auquel il présente la solution retenue avant la mise en oeuvre.
Condition de travail
Travail de bureau et de terrain
Une partie du travail de l'ingénieur hydroécologue se fait dans un bureau : devis, réponses à des appels d'offres et signature des contrats lui incombent. Disposant de savoir-faire techniques et scientifiques, il se rend également sur le terrain afin d'étudier la solution de filtrage la mieux adaptée. Au sein d'un bureau d'études, il assure ensuite le suivi du chantier de la station d'épuration naturelle. En tant que maître d'oeuvre pour une entreprise de travaux, il participe ainsi à la construction des bassins, en donnant ses directives.
Seul ou en équipe
L'ingénieur hydroécologue assure seul le suivi des opérations, surtout s'il travaille en indépendant, du devis à la construction finale. Dans une grande entreprise de l'eau ou en bureau d'études, il est intégré dans une équipe. Il est alors rattaché hiérarchiquement à un directeur de département ou à un responsable du bureau d'études. En tant que chargé de mission dans une collectivité territoriale ou au sein d'un parc régional naturel, il sera rattaché au directeur de l'environnement ou au responsable des espaces naturels.
Nature du travail
La phytoépuration
L'ingénieur hydroécologue utilise des plantes aquatiques, " macrophytes ", pour assainir l'eau. Ces plantes se nourrissent des substances polluantes contenues dans les déchets que l'homme rejette au quotidien dans l'eau (shampooing ou lessive, par exemple). C'est la phytoépuration ou l'épuration par les plantes, favorisant la réhabilitation des rivières. Ces végétaux étonnants ont aussi la faculté d'extraire du métal de l'eau, comme le plomb.
Un diagnostic environnemental
L'ingénieur hydroécologue établit d'abord un diagnostic de la pollution. Il doit avant tout appréhender les liens entre les différents paramètres que sont l'eau, le sol (son inclinaison), la faune et la flore. En étudiant le terrain, il peut évaluer la pollution du milieu et penser des solutions d'assainissement durable.
Une solution 100 % naturelle
Puis il choisit le système d'épuration à mettre en place. Le choix des plantes est déterminé par leur capacité d'adaptation au milieu naturel et leur efficacité face à tel ou tel polluant. Les plantes sont introduites dans deux bassins composés l'un de graviers, l'autre de roche, qui servent de filtres pour séparer les polluants de l'eau. L'hydroécologue opère ensuite un suivi régulier de l'installation, pour ajuster au mieux la filtration biologique.
Accès au métier
Il est possible de préparer une licence pro puis un master à l'université dans le domaine des sciences de la Terre. Très peu d'écoles sont spécialisées dans ce domaine, plutôt généraliste. Tout en restant en contact avec le monde de la recherche, l'apprentissage sur le terrain représente toujours la formation essentielle. Même issu d'une autre formation, paysagiste par exemple, on peut se spécialiser en hydroécologie par la pratique.
Niveau bac + 5
Master dans le domaine des sciences de l'eau et des sciences de la terre
Diplôme d'ingénieur avec une spécialité en génie de l'eau
Vie professionnelle
Salaire
Salaire du débutant
De 2500 à 2900 euros brut par mois, pour un ingénieur. Environ 1635 euros brut par mois pour un chargé de mission dans un parc régional naturel (cadre A de la fonction publique territoriale).
Intégrer le marché du travail
Un métier d'avenir
S'il existe encore peu d'ingénieurs hydroécologues en France, le métier a beaucoup d'avenir. Baignade naturelle pour un hôtel, traitement des résidus de pesticides dans les eaux usées sur une exploitation agricole, installation d'un système d'assainissement sur la propriété d'un particulier, élimination de dépôts d'hydrocarbure dans les effluents industriels... les applications sont diverses. Les perspectives d'emploi sont grandes dans le domaine de l'eau, notamment dans le secteur privé, où de plus en plus d'entreprises adoptent une démarche durable. L'ingénieur hydroécologue peut travailler dans un bureau d'études, occuper un poste de fonctionnaire territorial ou créer sa propre société. Il peut devenir responsable de bureau d'études ou diriger un département recherche et développement spécialisé.
Des pistes à l'international
Utilisant toujours les ressources végétales environnantes, les techniques de phytoépuration s'exportent également dans les pays en voie de développement lorsque les sols et les rivières sont pollués. Certaines ONG (organisations non gouvernementales) utilisent déjà cette méthode pour favoriser l'accès à l'eau potable.
Ressources
- Site de l'Office international de l'eau, les métiers de l'eau
- Formations et métiers de l'eau
- Site des agences de l'eau et des milieux aquatiques
- Réseau Territoires Environnement Emplois.
Source : ONISEP